Quelle image avons-nous lorsque l’on nous parle de veaux ? Serait-ce une belle vache-mère en train de paître tranquillement dans un pâturage avec son petit veau la tétant ? Quel tableau idyllique,n’est-ce pas ? Hélas, la réalité est encore trop souvent à des années lumières de cette vision bucolique. Par contre, quelques avancées ont pu voir le jour grâce à la nouvelle Ordonnance sur la protection des animaux (Opan).
Depuis le 1er septembre 2013, il est inscrit dans l’Opan: « Les veaux âgés de plus de deux semaines doivent recevoir une quantité d’aliments permettant de couvrir leurs besoins en fer. Ils doivent également pouvoir consommer à volonté du foin, du maïs ou un autre fourrage approprié afin de couvrir leurs besoins en fibres. La paille comme seul fourrage grossier n’est pas réputée être un aliment adéquat. ». Les ruminants sont ainsi nourris correctement et deviennent plus robustes.
Cette loi a pour but d’améliorer la santé et la détention des veaux en leur offrant une alimentation adaptée à leur espèce et non carencée en fer. Ce nouveau régime alimentaire, de par l’apport suffisant en fer, a comme effet « secondaire » la coloration de la viande de veau de rosée à rougeâtre. Cette teinte plus foncée est gage de santé pour l’animal et de bonne qualité lors de la consommation de sa viande. Avant cela, les veaux étaient principalement nourris au lait et aux produits laitiers, ce qui donnait cette couleur blanchâtre à leur viande. Ces directives concernent uniquement la viande de veau suisse et non celle provenant de pays étrangers.
Malheureusement de nos jours encore, trop nombreuses sont les personnes restant persuadées que la viande de veau est une viande blanche ; ce sont des croyances qui ont la dent dure.Comment peut-on croire qu’une viande provenant d’un animal anémié, donc malade,aura un effet positif sur notre santé ? Il est temps d’ôter nos œillères, de changer nos mentalités et de prendre conscience que la viande émanant d’un animal ayant eu une vie digne et se rapprochant au maximum de son état dit« naturel » aura un meilleur impact sur notre santé générale et se ressentira également au niveau de nos papilles gustatives.
Nous, consommateurs, avons le pouvoir de faire évoluer les situations, donc soyons intransigeants. Nous nous devons d’exiger de la part de nos commerçants et de nos bouchers qu’ils nous proposent exclusivement de la viande de veau rosée à rougeâtre sur leurs étals.
Car qu’on se le dise, un veau heureux et bien dans ses sabots fera goûter aux amateurs de viande la vie en rose !