De drôles de pendus…
“Le samedi 3 juin, le long de la route passant près du village de Prahins, dans le nord vaudois, j’ai fait une découverte écœurante : bien visibles, deux potences de trois mètres de haut, avec, suspendues par les pattes, deux corneilles mortes. Je souhaite savoir ce qu’il y a lieu de faire, afin que ces actes révoltants ne se reproduisent plus. Je suis prêt à témoigner et à vous conduire sur place."
Depuis que ce système d’épouvantail est en pratique, nous recevons souvent des lettres comme la vôtre. Nous vous donnons les explications suivantes:
Dans le canton et partout ailleurs, les corneilles se multiplient ; elles n’ont aucun prédateur et elles deviennent envahissantes dans certaines régions, s’attaquant aux jeunes pousses et aux graines, ce qui provoque la colère de certains agriculteurs. La plupart des épouvantails, des répulsifs, des tirs, des signaux acoustiques, des ultrasons, etc. ont été utilisés sans succès pour empêcher les corneilles de s’attaquer aux cultures.
La Conservation de la faune a été obligée de procéder à l’élimination de corneilles au moyen de grandes cages desquelles les corneilles ne peuvent plus sortir une fois qu’elles s’y sont introduites. Ces corneilles sont alors mises à mort et congelées. Lorsqu’un agriculteur se plaint de dégâts à ses cultures, la Conservation de la faune lui fait parvenir des cadavres de corneilles, afin qu’ils soient suspendus pour effrayer les autres corneilles. C’est en effet le seul moyen d’éloigner les corneilles d’un champ.
Ce spectacle est certes étonnant, écoeurant pour certains, et nous avons reçu souvent des réclamations à ce sujet. Il faut préciser qu’il s’agit de corneilles mortes, tuées dans les meilleures conditions possibles dans le cadre de l’élimination de corneilles en excès.
Nous vous répondons en vous disant ce que nous répétons à ceux qui nous font parvenir des remarques telles que la vôtre.
Nous avons dû nous incliner devant les impératifs de la politique agricole et de la faune. Pour nous, il est important que ces animaux soient correctement tués.